Où es tu?

J’aime ta sœur si fort qu’il m’a fallu du temps avant de me sentir à la hauteur de t’aimer aussi bien. Et puis c’est arrivé, et je t’ai voulu là tout de suite, c’est devenu viscérale, je ne pouvais plus t’attendre. Mais comme tout ce qu’on désire trop fort tu n’arrivais pas. Elle est comme ça ta mère tu vois, entière, impatiente, insoumise… beaucoup trop parfois. Alors avec ton père on a patienté, même si tu t’en apercevras rapidement ce n’est pas ma qualité première contrairement à ton papa. Enfin, on a pris le fameux rendez-vous, celui où on te dit que rien ne fonctionne vraiment mal, mais rien vraiment bien non plus et qu’il faudra du temps. Ta sœur avait bien fini par débarquer alors tu viendrais « probablement »… Puis, on a convenu que si la probabilité ne venait pas d’ici à quelques autres long mois, alors on verrait comment te donner l’envie de nous connaître malgré toi. Je me suis alors sentie coupable de t’avoir fait attendre si longtemps, d’avoir été incapable de te désirer plus tôt… Ensuite, j’en ai voulu au monde entier,qui paraissait n’être peuplé que de jolies ventres ronds, alors que le mien restait désespérément vide de toi….J’ai pensé, à m’en faire mal au ventre, sûrement comme beaucoup d’autres avant moi, que la vie était injuste et que beaucoup trop de femmes avaient ce que je n’avais pas sans le désirer ou s’en préoccuper ….Mais cela ne me soignait pas, bien au contraire, je restais définitivement vide de toi. Ton père m’a prêté son épaule des milliers de fois, guettant avec tristesse le 28ème du mois , se demandant chaque fois si je tiendrais encore un peu …Il n’a jamais rien montré c’est après qu’il s’est confié. Il est comme ça ton père rassurant, droit et confiant. Je t’ai cherché tu sais, si fort, au point d’essayer des tas de choses, au point de guetter des sourires sur des bâtons, de boire des potions et de prier, moi qui ne prie jamais. Tu sais, quelqu’un d’autre était là juste avant toi, mais il n’est pas resté…Je crois qu’au fond il savait que c’est toi que j’attendais mon petit garçon, mais tu peux imaginer que ta mère a douté de ses capacités à s’en relever. Mais ta sœur était là, il fallait continuer….Et puis, il y a eu ce jour que je n’attendais plus, celui du énième symptôme,du passage devenu routinier à la pharmacie, celui où tu t’enfermes tremblotante dans la salle de bain même si tu n’y crois plus… le message est apparu comme une mauvaise blague sur un écran….J’ai été partagé entre la joie de te connaître et la peur de te voir t’en aller….Alors avec ton père on a patienté, on est restés suspendus au temps qui semblait ne jamais passer……Et il y a eu ce jour où on t’as enfin entendu….Il me tarde de te connaitre enfin, si tu savais ,je t’ai tellement attendu…

A toutes celles et ceux qui patientent pour le plus beau cadeau du monde, n’arrêtez jamais d’espérer…

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